départ de Dakar, après avoir attendu Seka, qui n'est pas venu … un petit mail d'adieu à Makhtar, et sortie à la voile de la baie d'N'gor ; on croise des surfeurs sur les vagues de l'île, et on longe les côtes moches de Dakar, dans la brume, où l'on n'aperçoit que des constructions béton, une grande route bitumée, une statue gigantesque et immonde, et le phare avec son épave ...
on s'éloigne et on longe de près les îles du serpent et des madeleines, toute recouverte du manteau blanc des chiures d'oiseaux.Hey, les filles, n'est il pas un peu « poudreuse dans la barbe » mon marin ?
Un petit vent de 15 nds secteur nord va nous pousser tranquillement pendant 3 jours ; la nuit, on met cirés et pantalons polaire car il fait très humide et frais ; on organise les quarts, je fais 9 h-minuit et 3h-6h ; je trouve cette deuxième partie super dure ! Heureusement, j'ai eu droit à un festival d'une trentaine de dauphins venus jouer autour du bateau pendant plusieurs heures ; la nuit, c'est vraiment magique car on peut suivre leurs déplacements et leurs acrobaties pendant longtemps grâce à leur silhouette scintillante de vert fluo (le plancton).
Pendant ces 3 jours, jm a pêché un poisson par jour ! Un bares, une dorade et un petit thon rouge ! Repas de rois avec les légumes frais de Dakar !
A partir du 24 après midi, le vent oscillera entre 0 et 8 nds jusqu'au bout …et chaleur, chaleur, chaleur !
les 5 heures de pétole, sous une chaleur écrasante, nous seront profitables pour baignades successives dans une eau bleue marine abyssale … au début, je ne lâche pas trop le bout qui me rattache au bateau, et je zieute constamment les alentours à la recherche d'un aileron peu sympathique, ou de ces petites voiles rondes et roses si mignonnes, mais qui signalent « méduses ! »
Le problème principal de ces 4 derniers jours de navigation seront la gestion de l'énergie : le soleil n'est qu'une boule blafarde sur un ciel tout blanc (panneau solaire peu efficace), et notre allure « vent arrière » ne fait pas tourner l'éolienne ; choisir entre le pilote, les instruments de navigation et l'ordi suivant les moments (le frigo étant tombé en panne dès le 3ème jour !) ; la tactique adoptée (qui m'enchante) est de rouler de nuit rien qu'avec le foc, le pilote et le mer-veille (et de dormir !!!) quitte à se dérouter un peu pour faire tourner l'éolienne.
Au niveau pêche, pas terrible : à la fin, je fredonnais « du poisson, pour mon caton, sinon, il va péter un plomb ! » il a eu plusieurs accroches, mais une cuiller de perdue, ou des rapalas remontés avec l'hameçon tordu … ha si ! Il s'est battu pendant 20 minutes avec un requin d'un mètre de long en bout du bateau : il lui criait « tire toi, mais rend moi mon rapala ! »
Donc les journées se suivent, jm à la navigation et à la pêche, et moi, je l'aide dans certaines manœuvres, j'aime suivre notre parcours sur le logiciel « maxsea », je lui indique caps à suivre, zones de danger (épaves), et profondeurs, marées, courants … je cuisine aussi beaucoup, pains pour tous les jours, et brioches ou pain d'épices pour les matins, riz, lentilles et semoules avec poisson (hum) en plat principal. Je m'avale des bouquins, je sieste, je contemple … je ne m'ennuie jamais !
Oui, si, j'ai eu une journée grognon mal-lunée où tout va mal : fatigue des quarts, lentilles trop salées, moustiques qui piquent, jm qui tombe (du bon côté du bateau, pour cette fois-ci …), avec mal de tête genre insolation en prime.
De toutes façons, il y a tous les jours quelque chose qui se passe : un seau perdu avec manœuvre pour tenter de le récupérer avant qu'il ne coule (raté !!) , un paquebot surprise (de jour, tous les 2 sur le pont, aperçu un peu tard, sans risque mais pas vu arrivé !), des flaques flottant sur l'eau noires-marrons aux bords arc-en-ciel qui puent et nous empêchent de nous baigner … et pourtant, je n'ai pas encore eu ni les baleines, ni les orques, ni les levers ou couchers de soleil !
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