mercredi 5 mai 2010

30 avril

Praia, c'est la capitale du Cap Vert, 85000 habitants, c'est le premier port quand on arrive du sud, la seule baie abritée, et sur les photos qu'on avait en main (c'est vrai qu'elles ont 10 ans), ça paraissait joli … on est un peu déçu : la vieille ville est toujours sur son plateau, mais elle s'est étendue sur tout le côté ouest, il y a des constructions, du béton, des grues, des routes, des véhicules … et de l'autre côté, c'est le port de commerce …
Évidemment, on est les seuls plaisanciers. On décide d'y passer quand même la journée, pour se reposer, faire sécher draps et matelas et cuisiner (fries beak aux anchois, pain de maïs, et papaye verte aux pts oignons, miam !).
Dans l'après midi, arrivent Fabrice, sa femme et leur fille sur un gros voilier de 14 mètres : ils nous proposent de nous emmener faire les formalités policières et douanières (ils ont une grosse annexe suspendue à l'arrière du bateau, alors que nous, on ne l'avait pas encore ni sortie ni gonflée …). C'est ainsi que va naître une rencontre trop rapide (ils repartent dès le lendemain), mais super intéressante : Fabrice navigue depuis 25 ans, 13 ans sur un voilier comme Thorsson, et depuis 12 ans sur leur gros bateau plus confort. Ils sont de la Trinité, mais se disent « nomades » : en effet, ils ne vivent que de ses revenus de « guérisseur » ; il pratique aisément partout où ils s'arrêtent, par exemple, ils viennent de passer 4 mois sur le fleuve Casamance du Sénégal. Leur fille étudie avec le CNED. Ils sont plutôt adeptes des pays froids (Norvège, Islande), leur bateau est équipé d'un poêle à bois, mais là, ils s'apprêtent à traverser pour les Antilles, car ça fait 20 ans qu'il n'y est pas retourné.

Le pauvre, on l'a un peu croulé sous nos questions, mais il était super cool, rassurant, « faites vos expériences, prenez le temps, ne cherchez pas à être trop indépendants, les rencontres sont les plus importantes... »

Là où il nous a un peu déstabilisés, c'est quand il nous a démontré l'idiotie de remonter en France pour bricoler le bateau, alors que ça serait plus simple de le faire aux Antilles : on y est en 15 jours au portant, alors qu'on va mettre plus d'un mois pour remonter, puis redescendre …

oui, mais nous, on a des copains ... à voir, à faire avec, à emmerder, à balader …

c'est vrai que les leurs sont comme eux des nomades qu'ils croisent au hasard, ils ne voient leurs familles qu'en période d'hivernage, à quai, et surtout, ils ne veulent plus jamais se donner des rdv impossibles à tenir...


samedi 1er mai

je ne sais comment c'est arrivé, mais les muscles de mon dos ont décidé de faire grève en cette journée de fête du travail, et je me retrouve coincée avec ma ceinture dès le matin …

petit coup de blues : on n'avait pas prévu de rester ici, mais plutôt de rejoindre Fabrice and co à Tarafal, au nord de l'île …

je me fous sous la couette, mais jm fait tourner Graeme Alwrigh en boucle, et, tout en chantonnant, m'apporte une petite eau de vie de poire à faire sécher les larmes d'un croco !

à 15 heures, il se fait embarquer (c'est le cas de le dire) par une bande de jeunes déjà bien éméchés pour un punch-pic-nique sur l'île à la ruine (ph 61) ; il revient un peu titubant, aspergé de tâches de vin et des épines plein les pieds ! un peu dépité aussi : c'est trop dur de se comprendre (ni français, ni anglais !), et le punch, c'est un rhum pas bon avec du sucre !




dimanche 2 : je me traîne, jm n'arrête pas de dire que ça n'est pas grave, il en profite pour faire plein de réparations et d'entretien (graissage des fermetures des hublots, répar du winch de l'ancre, installation d'un régulateur de vent, approfondissement des modes d'emploi de tous les instruments nautiques …)

lundi 3 : idem ; j'arrive quand même à faire une confiture avec les 10 gros citrons/oranges de l'arbre à ludo ; jm a qq signes bizarres genre frissons, mal au ventre, fourmis dans les jambes … à suivre, le feuilleton des éclopés !

Mardi 4 mai : expédition au centre de la vieille ville ; c'est rigolo, j'ai l'impression d'être à Cuba (comme je me l'imagine !!). y'a de la musique sympa, des gens noirs, marrons ou blancs, un marché couvert comme à Mada avec plein de fruits et légumes, et un cybercafé avec bière fraiche et connexion internet !! (et j'ai ma clef usb, et j'ai les codes du blog !)






On prévoit de s'approvisionner encore en eau, gaz et nescafé demain, et on repart pour les Canaries dès que Météo ok

c'est dommage, je crois que prendre les îles du Cap Vert comme étape de réapprovisionnement, repos et fichiers grib, c'est vraiment du gachis ! Il faudra qu'on revienne !!



@+

1 commentaire:

  1. Merci Mama pour tous tes écrits, je les lis avec grand plaisir
    Dom

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