jeudi 15 juillet 2010

6 au 18 juillet


6 au 18 juillet
GranTarajal, petit port municipal de l'île Fuerteventura : même de loin, il me plait : tout mignon, avec sa plage qui accueille les familles locales, avec plein de cris d'enfants et de baigneurs plutôt que l'alignement habituel des chaises longues-parasols.
Et il fait chaud ! Ciel bleu, soleil et mer transparente !!
Devant le port, un laser nous accueille : il tourne autour de nous, il y a 18 nds de vent, ils sont deux dessus, en maillot de bain ! Jm a peur que tout pète et qu'il faille aller les aider … mais non, le barreur a l'air d'assurer, il est même au rappel (en plus de son coéquipier) comme jamais je n'ai vu nos laseristes bourguignons tenir … hum hum !
 Ensuite, c'est un nageur qui arrive de la plage, c'est Manuel qui vient parce que son rêve est de partir faire le tour du monde sur un bateau comme le notre …
Ensuite « tuu tutu tutu … totom totom totom » ! une batucada ! une batucada qui répète quelque part !!
Et puis la wifi fonctionne, on peut se connecter à vous tout de suite et gratis !

La marina est grande, paraît neuve … mais les pontons sont presque vides ! Des drapeaux français : « savez vous où on peut se garer ? » - venez à côté de nous ! Et ils arrivent tous pour choper nos amarres : JeanClaude et Geneviève, « le suisse », Paul, Gwena et leurs deux enfants.
JeanClaude et Geneviève, sur leur gros bateau-maison de 30 tonnes « Sylisa », voyagent depuis 10 ans ; avec leur gentillesse, leur générosité et leur patience, ils ont été une source intarissable d'histoires, de conseils et d'échanges ; entre autres, c'est grâce à eux que jm est sensé savoir comment pêcher le poulpe et moi le cuisiner !
 Paul et Gwena, ce sont les petits jeunes ; vous prenez la fin de l'histoire « Ensemble, c'est tout », et eux représentent la suite de l'histoire : Paul était cuisto et Gwena intermittente du spectacle, ils tenaient un petit bistrot à Paris, ils ont fait deux enfants, Alfred et Violette … puis ont vendu le fond de commerce pour acheter un bateau et partir … leur rêve, c'est voir Hushaïa...


Pour rencontrer les autochtones, facile en ce moment, ils sont espagnols jusqu'au bout des ongles : tu parles foot, et la discussion est lancée !!! tu traînes dans les bars le soir d'un match, et tu repères untel qui a son bateau sur le chantier, untel qui pêche au bout de la jetée ...

Ces 10 jours nous permettent donc de confirmer que notre envie de rentrer en France par avion en laissant le bateau ici est réalisable.
A force de discuter, de se renseigner, on évalue les avantages/inconvénients entre à terre/au sec, on achète le billet d'avion et on prépare le bateau à rester seul pendant deux mois, garé à côté du « suisse » qui reste là jusqu'en janvier.
Nous allons prendre un avion le 18 juillet ; nous arriverons par Bruxelles et dd et cathy (en stage pour leur départ en Palestine à Paris) se sont proposés pour venir nous chercher ! trop top !
Pour la suite, on a rien de prévu pour l'instant, on a seulement plein d'envies qui s'adapteront dans le temps avec le programme ou les dispos des uns et des autres...
à très très bientôt !

18, 19 et 20 juin

18, 19 et 20 juin, toujours à Las Palmas
démontage complet du wc, nettoyage et diagnostic des fuites ; puis, partir à la recherche des joints à remplacer, réparation au sicaflex du socle fendu, et remontage … « merde, j'ai une vis en trop ! »
le 21, la météo n'est toujours pas favorable pour qu'on remonte sur Graciosa, mais on n'en peut plus de la ville … tant pis, on part !
31 heures de près, avec 20 nds de vent en moyenne … on avait oublié comme c'est difficile !! J'ai vomis deux fois alors que ça ne m'était encore jamais arrivé ! Moi qui croyais que j'étais blindée avec le mal de mer …


Du coup, on est resté mouillé à la playa de la Francesa, cette jolie plage de l'île Graciosa qu'on avait découvert avec les FlOl, pendant 5 jours !

Je m'agaillardis avec les palmes, masque et tuba, mais la combine est indispensable : le vent de Nord continue de souffler fort, les soleil a du mal à pointer entre les nuages ; la température ne dépasse pas les 21° ! on n'est plus habitué ! Les autochtones disent que juin et juillet sont les deux mois les plus instables ici.



Je nage donc le long de Thorsson, je frotte la coque pour lui enlever sa barbe verte et ses coquillages d'acné.
Je m'aventure aussi à visiter les petits poissons qui nichent dans les rochers du bord : les noirs à rayure bleu fluo sont les plus beaux ; il y en a aussi des jaune pâle rayés gris ou des gris avec de grands yeux blancs cerclés de noirs.

Mon caton, lui, est un peu patrac … il se force à faire des choses, mais tout l'épuise : il démonte et regraisse un winch, il plonge avec moi pour frotter la quille (l'apnée et la profondeur, je n'en suis pas encore là !), il teste la BLU.... mais il n'a pas la niaque … déprime ?! Non non, alors il en cherche la cause : le port continuel de mes lunettes inadaptées ? Une infection qui couve ? Ou peut être c'est comme ça quand on est vieux ?!
Heureusement, c'est Noël tous les soirs, ici : dattes fourrées de pâte d'amande en dessert ! Un grand merci à notre Maude qui connait bien ses gourmands de parents !
On lit aussi beaucoup : des articles du GrandSoir téléchargés avant de partir, les journaux révolutionnaires de Muschu, des « Manière de voir » ; on s'écoute quelques émissions de Mermet ou on se visionne la série des films de Pierre Carles « danger travail », « ni vieux ni traitres » et « volem rien foutre al pais » … ça nous conforte dans l'idée qu'il faut vraiment chercher un moyen de vivre autrement, qu'il faut arrêter de théoriser mais plutôt agir, essayer, tester, qu'il faut faire passer le message à nos filles qu'on a laissé trop longtemps baigner dans ce monde capitaliste sans être assez modèles et acteurs d'autre chose …

29 et 30 juin, deux journées au port de Graciosa nous ont permis de rencontrer Patrick et Patricia, deux pro des mers ; ce sont eux qui commencent à nous dire qu'on n'aura jamais une bonne météo pour remonter en France avant l'hiver … qu'un hivernage aux Canaries, c'est peu cher … qu'il y a de multiples façons de bosser sur le bateau ici … et que les vols Canaries-France sont à des prix hyper compétitifs … l'idée commence à germer … « allez voir à GranTarajal, petit port au sud de l'île Fuerteventura, c'est aussi une marina municipale (= peu chère) un peu mieux équipée que Graciosa »
On prend donc le temps de descendre tranquillement les côtes est de Lanzarote puis Fuerteventura, en deux journées avec mouillage-étape au sud de Lanzarote
Longer Fuerteventura a été un plaisir des yeux, je suis restée collée aux jumelles pendant toute la journée (et j'en oublie l'appareil photo !!) : alternance de dunes de sable, espaces désertiques de volcans élimés et falaises de roches noires ; seul l'énorme port de Rosario qui concentre presque toute la population de l'île, est moche avec ses grues, ses immeubles, Ikea et ses zones industrielles. Les autres villages ont l'air assez préservés.

dimanche 20 juin 2010

8 juin


Comme prévu, nos stagiaires Flo, Ol, Lucie et Agathe arrivent à midi de l'aéroport ; après un apéro « ponche coco-ananas » cape-verdien de retrouvailles, ré-appropriation de Thorsson, attribution des cabines, et … ouverture des valises... : elles ne sont remplies que de cadeaux que vous nous avez transmis : des bouquins ! des tablettes de chocolat ! de la crème de marrons ! du miel ! des confitures ! un CD ! des photos ! un mp3 chargé de « là-bas si j'y suis »!
Merci à tous, merci tout plein !

Trêve d'émotions, encore quelques courses d'approvisionnement, présentation de Michel, notre pote grenoblois qui navigue seul (en direction de Madagascar !), visite des plus beaux bateaux de la marina, et en bout de digue sur le banc « wifi libre », chargement du fichier gribb avec aussitôt : cours de météo et découverte du programme pour la semaine. Pour une période si courte, on choisit de rejoindre la plus petite île de l'archipel au nord-est, Graciosa, à 120 miles d'ici et d'en faire notre terrain de jeu.
Dès le lendemain matin, sortie de ponton un peu venteuse et olé olé, Thorsson laisse deux mini signatures bleues sur un bateau voisin ...! ça ne nous était jamais arrivé, ce n'est rien, mais on n'est pas fier 

Sortie du port de Las Palmas, Ol nous fait le crâneur du fraîchement permisé mer, en nous expliquant tous les « tooooooout toooooout » des paquebots en manœuvre dans le port.
30 heures de navigation s'en suivent, le vent étant exceptionnellement un peu ouest, avec une palette de variation de forces de vent, de pétole à 16 nds, tranquille travers pour s'amariner. Car, oui, après les premières heures d'excitation, ils y passent tous, sauf peut être le Ol tant qu'il s'accroche à la barre ;  la fatigue du voyage, l'adaptation au grand air, le soleil qui tape, et le corps qui a du mal à assimiler ces drôles de balancements, hop, il vaut mieux aller s'étendre et dormir... Les quarts seront donc assurés un peu anarchiquement, mais passeront finalement super vite, car insatiable, on les questionnera les uns après les autres toute la nuit et on se gavera de nouvelles de vous tous !
Aux Canaries, il pleut 5 jours sur 365, le saviez-vous ? Ol avait prédit que ça serait pendant leur séjour … bien sûr que non ! Mais tout de même, c'est pendant mon quart avec lui qu'il a plu pendant 10 mn !! je ne savais même plus à quoi ressemblait une goutte d'eau non salée !
Quelques dauphins sont venus aussi les saluer dans la matinée, un peu mollement à vrai dire, mais la première rencontre est tellement magique : ces gros corps lisses, souples, vifs, joliment profilés, cette bouche en sourire qui les rend si gentil, et cette sensation étrange… qu'on se comprend ? qu'on communique ?… on en redemande toujours, encore et encore …
 On choisit d'arriver sur Graciosa au mouillage dans la baie de la Francesa, plage de sable et eau cristalline (comme ils disent dans le guide) ; c'est tellement paradisiaque que toutes les filles se forcent un peu pour se baigner malgré le vent froid et les nuages qui s'amoncellent … On découvre d'ailleurs qu'Agathe ne sait pas nager sur le dos ! Et qu'elle ressemble à une grenouille handicapée dès qu'elle chausse les palmes ! Que Lucie, malgré ses cours intensifs (en petit bassin !!) à la piscine, n'ose pas passer sous le bateau … aïe, aïe, aïe ! C'est donc génétique ?
La soirée se termine en intérieur pour se réchauffer, en cuisinant, mangeant, tout en écoutant des musiques d'ailleurs, finement épicées et savoureuses (« permis de séjour » par l'épicerie quartet).
La journée du vendredi 11 s'écoule tranquillement, siestes, vaisselle, petite discussion intense sur l'acte manqué d'Agathe qui a oublié son livre de math, révision de français pour Lucie qui prépare son oral et nous présente Candide de Voltaire ; vers 16 h, un ferry dépose un premier canot de pimpins sur la plage, puis un deuxième leur largue un panel de jeux gonflables (pyramide, ponton, bouée géante ... etc) ; la baie est grande, mais cela nous décide à lever l'ancre pour rejoindre le port de l'île, juste derrière la dune. 

Ce petit village est merveilleux, avec ses rues ensablées, ses maisons blanches, ses vieux LandRover, et sa population paisible … on se croirait dans un village abandonné au Mexique, j'adore ! Ol repère la charcuterie (pour les chorizos) et le petit resto qui nous accueillera pour notre dîner ; Flo note les numéros de téléphone des locations en imaginant déjà un stage de ligue ici ! 
Lucie photographie un bateau squatt pour Muschu, 




 et Agathe prend les drôles de bestioles de nos assiettes, pulpo, bocinegro y gueldes, passées à la plancha.



Le lendemain, on prend nos sacs à dos et on traverse l'île entre deux volcans pour rejoindre la playa de las Conchas sur la côte ouest ; on parcourt les 6 kilomètres sous le soleil et le vent dans ce paysage désertique pour enfin s'écrouler sur la plage, pique niquer, dormir, lire, et bronzer comme des pimpins ; car seule Flo réussit à affronter les énormes vagues ! Ol ayant étudié le bouquin de Lucie (Candide), il nous en livrera ses commentaires pendant tout le retour qui va ainsi passer très vite !« c'est l'histoire d'un type, il est quand même vraiment niais ... »

Le dimanche 13, c'est voile : on part faire le tour du Roque de l'Este, qui, comme son nom l'indique, se trouve au nord-est de Graciosa ; un gros caillou en forme de haricot, tout plissé, qu'on approche au plus près, oui bien sûr à l'endroit où l'on peut facilement abattre pour s'en éloigner rapidement, les yeux rivés sur MaxSea et le profondimètre, mais ouch ! je vois bien qu'il n'y a pas que moi qui serre les fesses ! Du près à l'aller et du vent arrière au retour, 4 heures de navigation … qui nous épuisent !




Le soir au mouillage de la Francesa, on étrenne le jeu de palets, billard hollandais que Marco nous a offert ; alors que les mecs visent, s'entraînent, tentent d'améliorer leur technique, c'est la mama, uniquement avec sa légendaire chance, qui emporte les parties ! Bonne partie de rigolade, le rhum local dans le sang chauffant l'ambiance !
Le 14, c'est jm qui nous épate en plongeant presque directement au petit matin à cinq mètres de fond pour récupérer son rapala accroché ! Ça lance encore une série de baignades, mais ne décide toujours pas Ol qui trouve l'eau trop froide. Dans l'après midi, on retourne au port … pour commencer à prévoir le retour … choix du parcours, chargement du fichier météo, courses d'approvisionnement, et à nouveau resto de poissons pour tenter de brouiller cette mélancolie qui plane... « c'est déjà fini ? »



Départ à 9h30, on décide de fractionner le retour : 40 miles jusqu'au au sud de l'île Lanzarote où l'on fera une halte, puis les 100 derniers miles directs jusqu'à Las Palmas sur GranCanaria. Vent de travers, assez fort, mais bateau plat, c'est cool ; nos stagiaires sont maintenant plus en forme.
Dès les premières heures, c'est la joie : on pêche, un thon (?), puis un deuxième dans la foulée ! Les FlOl découvrent qu'ils ne sont pas prêts, comme le fait jm, à mettre les doigts dans les ouïes pour maintenir le poisson, et que c'est quand même un peu sanglant et beurk quand on le vide...

A 17 heures, on mouille comme prévu dans une baie … genre LasVegas, mais bon, on est assez loin de la plage, des jetskis, des boîtes de nuit et des feux d'artifice ! Ol nous cuisine les poissons, petite partie de palets, dégustation et dodo collectif jusqu'à minuit.
Ensuite jm fait partir les quarts : Mama-Agathe commencent, elles vont d'ailleurs tenir 5 heures sans s'en rendre compte, zigzagant entre les cargots, partageant des musiques sur le mp3, faisant des exercices d'équilibres sur le bateau … Flo et Ol enchaînent, puis jm et Lucie en dernier : jm avait besoin de la plus motivée pour monter le spi (et le gérer !) pour toute la fin de la route !
C'est donc sans encombre (à part 2 départs au lof qui ont un peu bousculé les dormeurs) qu'on arrive à 17 heures à Las Palmas … douches chaudes, rinçage et rangement des affaires… vérification des mails, allumage des téléphones portables... ça sent le retour à la civilisation...
En soirée, jm nous fait le coup du « bilan de stage », si si, il l'a fait !! (mais c'est plus détendu qu'en entraînement !) puis on s'organise une dernière partie de palets pour confirmer que je gagne toujours, oui oui avec ma chance !
Jeudi 17 juin à 8 heures, les valises attendent sur le ponton …
On les accompagne à l'arrêt de bus … ça y est, cette fois, c'est fini …
... gloups ...
11h30, ils doivent s'installer dans l'avion …
17h30, ils doivent retrouver leur petit camion à Bruxelles…
18h30, ils doivent retenir leur fou-rires en écoutant leur copain belge et en sirotant une bière ...
la journée s'écoule et on les imagine dans leurs déplacements …

Nous ?... heureusement contents de se retrouver nous deux, mais … y'a comme un vide … c'est sûr, le blues est là... on se traîne un peu, on n'a rien envie de faire : c'est comme après un bon film, on n'aime pas se mettre à lire, pour laisser son esprit re-visionner et savourer une deuxième fois les bons passages ; là aussi, on prend le temps de se remémorer les bons moments passés ensemble, avant de se lancer dans autre chose.

C'est qui, et pour quand, les stagiaires suivants ?


Programme de demain ?

Démontage complet du WC qui pue, charmant non ?























1er juin

1er juin : on s'éjecte de cet endroit maudit, emportés par ces vents « d'accéleration inter-îles », 25 nds bon plein pendant 2 heures, histoire de se ragaillardir.
Le 2 au matin, jm me réveille en catastrophe : une mouette, cette conne, a pris notre rapala pour un poisson, et c'est elle qui traîne lamentablement au bout de la ligne … il faut la ramener jusqu'au bateau, jm enfile des gants et la maintient fermement, pendant que j'essaye de dégager l'hameçon de sa patte … mais un hameçon est fait pour ne pas pouvoir être retiré ! Ça dure, j'en bave, et comme elle aussi commence à tourner de l'oeil, il m'a fallu tirer violemment et d'un coup sec pour arracher le crochet, en lui déchirant un bout de palme... gloups … jm la relache, elle se pose mollement sur l'eau, donne deux ou trois coups de battements de pattes pour voir si tout fonctionne et hop, elle prend son envol ! Ouf !
C'était le signal d'un renouveau : une dorade (?) est prise, et presque deux si on avait mieux manoeuvré … pas si facile la pêche !
Le 3, c'est la pétolette totale, si bien qu'on décide d'abattre pour rejoindre directement Las Palmas sur l'île Gran Canaria, où l'on attendra l'avion de Flo, Ol, Lucie et Agathe. On aura 3 jours d'avance, mais continuer de monter pour l'île Graciosa rendrait sa visite trop courte.
On arrive donc au coucher du soleil dans cet immense port commercial, militaire et de plaisanciers de cette capitale ; on préfère mouiller devant la marina fermée à cette heure, devant la plage … les lumières des tours, les sirènes des flics genre Starky&Hutch, les enseignes CacaColé, les voitures sur la 4 voix … on est en pleine ville !


Le lendemain, on passe la matinée à faire les formalités et à se placer au ponton ; on n'est déjà pas des pros pour le mouillage, mais dans un port, on a encore moins l'habitude ; et pourtant, là, ce n'est pas de notre faute si ça cafouille : déjà, y'a un zod à notre emplacement (en chercher le proprio pour le déplacer, tout en maintenant Thorsson entre les autres bateaux), et ensuite, le bout de ficelle plein d'algues avec lequel on doit accrocher l'avant du bateau (perpendiculaire au ponton) s'effiloche ! Là, c'est le mec du port qui s'affole, il faut encore appeler le technicien qui viendra le remplacer …
Bon, bien amarrés, la mama fait sa concierge : on est entouré de suisses allemands (qui parlent fort !), de néozélandais, d'italiens, suédois, ah ! et 2 bateaux français.
Je découvre avec des yeux neufs les différences entre Thorsson et les autres bateaux : à même longueur, on fait beaucoup plus petit parce qu'on est bien plus bas sur l'eau, les autres nous surplombent d'au moins 50 cm ; de plus, on fait tout nu : les autres foisonnent de multiples aménagements et matériels extérieurs : des protèges-vagues, des auvents, des tentes, des moteurs et des porte-annexe, des sièges, des tables avec porte-verres, des jerrycans, des vélos (mushu !!!) des seaux, des caddies, des passerelles, des antennes, des drapeaux, des fils à linge, et même des cactus ! … tout bien rangé et organisé. Je peux parfois zieuter les intérieurs avec étagères, cadres photos, bibliothèques, nappes et napperons (nono, tu remballes ton idée, je n'en veux pas de tes napperons gagnés à la fête de l'école !)… Assurément, je n'en suis pas là quand je dis à jm que j'aimerais un peu plus de confort ! Relativisons, je comprendrai plus tard en discutant avec eux qu'ils s'installent en général pour plusieurs semaines ! Ici !? Oui, pour des réparations, ou parce que « c'est confortable » …
C'est confortable, donc on en profite : les douche chaudes, la laverie automatique, les courses en super-marché, skype au « Sailor-bar », office du tourisme pour les horaires des bus aéroport-marina... ; en faisant du rangement pour libérer la cabine avant (pour les filles), jm doit encore faire du bricolage électrique, car à chaque fois qu'on ouvre un caisson, il découvre un fil dénudé, une gaine coupée, une cosse rouillée … grrrgrrr, vous l'entendez ?





Ça y est, on est fin prêt pour les accueillir ! D'autant que tu ne seras pas dépaysé, mon Ol !