1er juin : on s'éjecte de cet endroit maudit, emportés par ces vents « d'accéleration inter-îles », 25 nds bon plein pendant 2 heures, histoire de se ragaillardir.
Le 2 au matin, jm me réveille en catastrophe : une mouette, cette conne, a pris notre rapala pour un poisson, et c'est elle qui traîne lamentablement au bout de la ligne … il faut la ramener jusqu'au bateau, jm enfile des gants et la maintient fermement, pendant que j'essaye de dégager l'hameçon de sa patte … mais un hameçon est fait pour ne pas pouvoir être retiré ! Ça dure, j'en bave, et comme elle aussi commence à tourner de l'oeil, il m'a fallu tirer violemment et d'un coup sec pour arracher le crochet, en lui déchirant un bout de palme... gloups … jm la relache, elle se pose mollement sur l'eau, donne deux ou trois coups de battements de pattes pour voir si tout fonctionne et hop, elle prend son envol ! Ouf !
C'était le signal d'un renouveau : une dorade (?) est prise, et presque deux si on avait mieux manoeuvré … pas si facile la pêche !
Le 3, c'est la pétolette totale, si bien qu'on décide d'abattre pour rejoindre directement Las Palmas sur l'île Gran Canaria, où l'on attendra l'avion de Flo, Ol, Lucie et Agathe. On aura 3 jours d'avance, mais continuer de monter pour l'île Graciosa rendrait sa visite trop courte.
On arrive donc au coucher du soleil dans cet immense port commercial, militaire et de plaisanciers de cette capitale ; on préfère mouiller devant la marina fermée à cette heure, devant la plage … les lumières des tours, les sirènes des flics genre Starky&Hutch, les enseignes CacaColé, les voitures sur la 4 voix … on est en pleine ville !
Le lendemain, on passe la matinée à faire les formalités et à se placer au ponton ; on n'est déjà pas des pros pour le mouillage, mais dans un port, on a encore moins l'habitude ; et pourtant, là, ce n'est pas de notre faute si ça cafouille : déjà, y'a un zod à notre emplacement (en chercher le proprio pour le déplacer, tout en maintenant Thorsson entre les autres bateaux), et ensuite, le bout de ficelle plein d'algues avec lequel on doit accrocher l'avant du bateau (perpendiculaire au ponton) s'effiloche ! Là, c'est le mec du port qui s'affole, il faut encore appeler le technicien qui viendra le remplacer …
Bon, bien amarrés, la mama fait sa concierge : on est entouré de suisses allemands (qui parlent fort !), de néozélandais, d'italiens, suédois, ah ! et 2 bateaux français.
Je découvre avec des yeux neufs les différences entre Thorsson et les autres bateaux : à même longueur, on fait beaucoup plus petit parce qu'on est bien plus bas sur l'eau, les autres nous surplombent d'au moins 50 cm ; de plus, on fait tout nu : les autres foisonnent de multiples aménagements et matériels extérieurs : des protèges-vagues, des auvents, des tentes, des moteurs et des porte-annexe, des sièges, des tables avec porte-verres, des jerrycans, des vélos (mushu !!!) des seaux, des caddies, des passerelles, des antennes, des drapeaux, des fils à linge, et même des cactus ! … tout bien rangé et organisé. Je peux parfois zieuter les intérieurs avec étagères, cadres photos, bibliothèques, nappes et napperons (nono, tu remballes ton idée, je n'en veux pas de tes napperons gagnés à la fête de l'école !)… Assurément, je n'en suis pas là quand je dis à jm que j'aimerais un peu plus de confort ! Relativisons, je comprendrai plus tard en discutant avec eux qu'ils s'installent en général pour plusieurs semaines ! Ici !? Oui, pour des réparations, ou parce que « c'est confortable » …
C'est confortable, donc on en profite : les douche chaudes, la laverie automatique, les courses en super-marché, skype au « Sailor-bar », office du tourisme pour les horaires des bus aéroport-marina... ; en faisant du rangement pour libérer la cabine avant (pour les filles), jm doit encore faire du bricolage électrique, car à chaque fois qu'on ouvre un caisson, il découvre un fil dénudé, une gaine coupée, une cosse rouillée … grrrgrrr, vous l'entendez ?
Ça y est, on est fin prêt pour les accueillir ! D'autant que tu ne seras pas dépaysé, mon Ol !
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