23 et 24 mai
Arrivée aux îles Canaries sur la Cala de la Negra de l'île Gomera !(ph 0,1,2,3)
Une journée comme Adam et Eve dans une crique paradisiaque !
Sauf que ouch ! L'eau est froide ici ! Et ce vent de nord-est aussi ! Ha, on n'est plus en Afrique !
A cause du sable noir, l'eau est d'un bleu ! Le ressac sur la plage fait un bruit de grelots avec les galets ; des galets noirs et gris comme dans le Clévieux à Samoëns ; certains aussi sont de couleur rouille, avec des petits trous comme une éponge ; de chaque côté de la plage, la mer a creusé des grottes et des baignoires naturelles dans les falaises ; elles se remplissent à marée haute, l'eau chauffe au soleil et je partage ces endroits magiques avec pleins de crabes rouges et violets pour quelques ablutions ! Dans le bateau, j'apprécie le calme retrouvé, et je mets la radio locale pour me remémorer les bribes de mon espagnol scolaire ...
Une journée pêche en remontant vers le nord le long de la côte, jusqu'à un tout petit port de pêcheurs situé au bout de la célèbre Valle Gran Rey ; faire un demi tour dans le port, apercevoir un pépé qui nettoient sa multitude de poissons dans sa barque, alors que nous, on ne prend toujours rien !...
On redescend tout au sud de l'île au Port de Santiago, où l'on mouille juste sous un hôtel 4*, pour y passer la nuit, et pour vous envoyer juste un petit message « bien arrivés aux Canaries ! » avec une connexion trop faible pour en dire plus.
Tôt le matin de ce 25 mai, une bonne coupe de cheveux pour jm qui commence à se dire que si on ne lui répond que bien peu quand il dit bonjour, ça doit être parce qu'il fait peur : ses longues mèches jaunes lui font ressembler à bozo le clown sur le devant, mais s'enroulent en dread derrière et font des chignons et des catons bizarres ! Je tranche dans le lard en pensant à Nanou !
Bref, on repart en longeant côte ouest jusqu'au port de San Sebastian …
Pour ma première fois, on entre vraiment dans une marina ! Bon déjà, on se rend compte qu'on a loupé le chenal une fois accosté au ponton des visiteurs … mais, nada grave, le monsieur du port me prend par les épaules, me parle et me parle, trop vite, heureusement avec des gestes, pour me montrer la place qui nous est attribuée tout au fond à droite. Et là encore, deux personnes sympa nous attendent pour nous aider à amarrer le bateau ; l'un d'eux est un pépé qui vit ici sur son bateau, et qui prend le temps de nous expliquer les risques de thermiques, leurs effets et leur sens etc...
Poser le pied sur le ponton me fait encore plus d'effet que sur les plages précédemment ! Ça y est, j'y suis ! Je l'ai fait ! J'en suis toute ébobée, à tel point que je me fais rappeler à l'ordre « t'as trouvé le dernier parebattage ?! ».
Une fois le bateau bien accroché, on laisse tout en plan, et on se rue presque dans la ville : j'ai envie de marcher, de voir des gens, des maisons, des boutiques, des arbres, de sentir l'odeur de la terre ferme ! Et là, surprise ! On titube presque comme deux alcooliques (c'est l'effet mal de mer inversé !), on a l'impression que les gens sont étranges, on découvre tout comme si c'était une première fois … on est comme des extra-terrestres débarquant sur un lieu inconnu ! J'avais envie de leur dire : « je suis là, et si vous saviez comme j'en ai chié pour y arriver, c'est super d'être là, vous en rendez vous compte ? savez vous que vous avez des voisins africains pas loin qui ont une vie vraiment moins cool pendant qu'on est là ? »
On est là, et comme des gamins, on en profite : on rentre dans la première épicerie et on s'achète tout ce qui nous fait plaisir, sans réfléchir : du chocolat, des bières, du chorizo et de la confiture de dattes locaux !
Miercoles, Jueves y Viernes ... on restera presque 4 jours dans cette petite ville que je trouve super jolie : ils ont réussi à garder une architecture locale et colorée, non dépareillée par des tours d'appartements touristiques, rien n'est trop clinquant, il y a plein d'arbres et de palmiers, des enfants à la sortie des écoles, et des papis mamies aux terrasses des cafés ... c'est une ville qui vit même sans les touristes ; on dirait qu'ils ont plutôt l'habitude de recevoir des allemands, tout est traduit en anglais et allemand, jamais en français ; mais ce n'est pas encore la saison, c'est très tranquille.
La première nuit dans le bateau, je mettrais longtemps à m'endormir : pas de roulis bien sûr, mais surtout aucun bruit ! ni flic floc sur la coque, ni ding ding des drisses contre les mats, ni grincement des amarres, ni musique ou animation de la ville, incroyable !
On est resté 4 jours parce qu'on n'a pas chômé sur le bateau : on a profité de l'eau pour tout rincer, les boutes, les cirés, les housses, pour faire des grosses lessives, pour nettoyer l'intérieur et pour remplir les réserves ; on a profité de l'électricité du ponton pour tondre la barbe de jm, pour utiliser des outils (réparations électriques encore) ; on a profité de ne pas avoir à ramer en annexe pour aller se ravitailler en bouffe, et on a profité d'internet pour vous entendre sur skype !
S'il n'y avait pas eu tout ce boulot de fait, je ne sais pas si j'aurai eu droit à mes petites ballades quotidiennes en ville ! Jm m'accompagne mais grommèle quand même « c'est cher, c'est comme chez nous, c'est pour les touristes, et gnagnagna », donc pas question pour l'instant de louer une voiture pour aller plus loin à l'intérieur de l'île … pourtant, j'ai l'impression que le parc national, ça doit être pas mal (on ira avec les FlOl !). Bon, j'ai réussi à le coincer de temps en temps devant une Dorada, la bière locale super bonne, et à l'emmener dans un petit resto le dernier soir pour goûter les fameuses sauces canariennes : les mojos, la rouge au piment et la verte à la coriandre fraîche, sur du poisson frit et des papas vapeur, préparés devant nous par la femme de Victor à la « pension Victor ».
Mon espagnol revient finalement assez bien quand il s'agit de demander des renseignements, de lire sur les étiquettes des emballages, de dire hola, gracias y hasta luego, mais on n'a pas eu l'occasion d'avoir une vraie discussion avec quelqu'un, alors …? jm dit que ça lui manque vraiment, mais comment faire ? Ici ce n'est pas l'Afrique, les gens ne viennent pas à toi, alors comment aller vers eux ? Et au fait, en avait-on vraiment envie ? Parfois, je me dis que tous les deux, on est encore un peu dans une bulle, dans la joie de se retrouver, de faire les choses même quotidiennes ensemble, et ça ne nous aide pas pour l'instant à être très ouvert aux autres ... c'est si bien qu'on verra plus tard, non ?
tout ce que j'ai retenu de tout ça, c'est Bozo le clown! trop drôle!!!!
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