Comme prévu, nos stagiaires Flo, Ol, Lucie et Agathe arrivent à midi de l'aéroport ; après un apéro « ponche coco-ananas » cape-verdien de retrouvailles, ré-appropriation de Thorsson, attribution des cabines, et … ouverture des valises... : elles ne sont remplies que de cadeaux que vous nous avez transmis : des bouquins ! des tablettes de chocolat ! de la crème de marrons ! du miel ! des confitures ! un CD ! des photos ! un mp3 chargé de « là-bas si j'y suis »!
Merci à tous, merci tout plein !
Trêve d'émotions, encore quelques courses d'approvisionnement, présentation de Michel, notre pote grenoblois qui navigue seul (en direction de Madagascar !), visite des plus beaux bateaux de la marina, et en bout de digue sur le banc « wifi libre », chargement du fichier gribb avec aussitôt : cours de météo et découverte du programme pour la semaine. Pour une période si courte, on choisit de rejoindre la plus petite île de l'archipel au nord-est, Graciosa, à 120 miles d'ici et d'en faire notre terrain de jeu.
Dès le lendemain matin, sortie de ponton un peu venteuse et olé olé, Thorsson laisse deux mini signatures bleues sur un bateau voisin ...! ça ne nous était jamais arrivé, ce n'est rien, mais on n'est pas fier
…
Sortie du port de Las Palmas, Ol nous fait le crâneur du fraîchement permisé mer, en nous expliquant tous les « tooooooout toooooout » des paquebots en manœuvre dans le port.
30 heures de navigation s'en suivent, le vent étant exceptionnellement un peu ouest, avec une palette de variation de forces de vent, de pétole à 16 nds, tranquille travers pour s'amariner. Car, oui, après les premières heures d'excitation, ils y passent tous, sauf peut être le Ol tant qu'il s'accroche à la barre ; la fatigue du voyage, l'adaptation au grand air, le soleil qui tape, et le corps qui a du mal à assimiler ces drôles de balancements, hop, il vaut mieux aller s'étendre et dormir... Les quarts seront donc assurés un peu anarchiquement, mais passeront finalement super vite, car insatiable, on les questionnera les uns après les autres toute la nuit et on se gavera de nouvelles de vous tous !
Aux Canaries, il pleut 5 jours sur 365, le saviez-vous ? Ol avait prédit que ça serait pendant leur séjour … bien sûr que non ! Mais tout de même, c'est pendant mon quart avec lui qu'il a plu pendant 10 mn !! je ne savais même plus à quoi ressemblait une goutte d'eau non salée !
Quelques dauphins sont venus aussi les saluer dans la matinée, un peu mollement à vrai dire, mais la première rencontre est tellement magique : ces gros corps lisses, souples, vifs, joliment profilés, cette bouche en sourire qui les rend si gentil, et cette sensation étrange… qu'on se comprend ? qu'on communique ?… on en redemande toujours, encore et encore …
On choisit d'arriver sur Graciosa au mouillage dans la baie de la Francesa, plage de sable et eau cristalline (comme ils disent dans le guide) ; c'est tellement paradisiaque que toutes les filles se forcent un peu pour se baigner malgré le vent froid et les nuages qui s'amoncellent … On découvre d'ailleurs qu'Agathe ne sait pas nager sur le dos ! Et qu'elle ressemble à une grenouille handicapée dès qu'elle chausse les palmes ! Que Lucie, malgré ses cours intensifs (en petit bassin !!) à la piscine, n'ose pas passer sous le bateau … aïe, aïe, aïe ! C'est donc génétique ?
La soirée se termine en intérieur pour se réchauffer, en cuisinant, mangeant, tout en écoutant des musiques d'ailleurs, finement épicées et savoureuses (« permis de séjour » par l'épicerie quartet).
La journée du vendredi 11 s'écoule tranquillement, siestes, vaisselle, petite discussion intense sur l'acte manqué d'Agathe qui a oublié son livre de math, révision de français pour Lucie qui prépare son oral et nous présente Candide de Voltaire ; vers 16 h, un ferry dépose un premier canot de pimpins sur la plage, puis un deuxième leur largue un panel de jeux gonflables (pyramide, ponton, bouée géante ... etc) ; la baie est grande, mais cela nous décide à lever l'ancre pour rejoindre le port de l'île, juste derrière la dune.
Ce petit village est merveilleux, avec ses rues ensablées, ses maisons blanches, ses vieux LandRover, et sa population paisible … on se croirait dans un village abandonné au Mexique, j'adore ! Ol repère la charcuterie (pour les chorizos) et le petit resto qui nous accueillera pour notre dîner ; Flo note les numéros de téléphone des locations en imaginant déjà un stage de ligue ici !
Lucie photographie un bateau squatt pour Muschu,
et Agathe prend les drôles de bestioles de nos assiettes, pulpo, bocinegro y gueldes, passées à la plancha.
Le lendemain, on prend nos sacs à dos et on traverse l'île entre deux volcans pour rejoindre la playa de las Conchas sur la côte ouest ; on parcourt les 6 kilomètres sous le soleil et le vent dans ce paysage désertique pour enfin s'écrouler sur la plage, pique niquer, dormir, lire, et bronzer comme des pimpins ; car seule Flo réussit à affronter les énormes vagues ! Ol ayant étudié le bouquin de Lucie (Candide), il nous en livrera ses commentaires pendant tout le retour qui va ainsi passer très vite !« c'est l'histoire d'un type, il est quand même vraiment niais ... »
Le dimanche 13, c'est voile : on part faire le tour du Roque de l'Este, qui, comme son nom l'indique, se trouve au nord-est de Graciosa ; un gros caillou en forme de haricot, tout plissé, qu'on approche au plus près, oui bien sûr à l'endroit où l'on peut facilement abattre pour s'en éloigner rapidement, les yeux rivés sur MaxSea et le profondimètre, mais ouch ! je vois bien qu'il n'y a pas que moi qui serre les fesses ! Du près à l'aller et du vent arrière au retour, 4 heures de navigation … qui nous épuisent !
Le soir au mouillage de la Francesa, on étrenne le jeu de palets, billard hollandais que Marco nous a offert ; alors que les mecs visent, s'entraînent, tentent d'améliorer leur technique, c'est la mama, uniquement avec sa légendaire chance, qui emporte les parties ! Bonne partie de rigolade, le rhum local dans le sang chauffant l'ambiance !
Le 14, c'est jm qui nous épate en plongeant presque directement au petit matin à cinq mètres de fond pour récupérer son rapala accroché ! Ça lance encore une série de baignades, mais ne décide toujours pas Ol qui trouve l'eau trop froide. Dans l'après midi, on retourne au port … pour commencer à prévoir le retour … choix du parcours, chargement du fichier météo, courses d'approvisionnement, et à nouveau resto de poissons pour tenter de brouiller cette mélancolie qui plane... « c'est déjà fini ? »
Départ à 9h30, on décide de fractionner le retour : 40 miles jusqu'au au sud de l'île Lanzarote où l'on fera une halte, puis les 100 derniers miles directs jusqu'à Las Palmas sur GranCanaria. Vent de travers, assez fort, mais bateau plat, c'est cool ; nos stagiaires sont maintenant plus en forme.
Dès les premières heures, c'est la joie : on pêche, un thon (?), puis un deuxième dans la foulée ! Les FlOl découvrent qu'ils ne sont pas prêts, comme le fait jm, à mettre les doigts dans les ouïes pour maintenir le poisson, et que c'est quand même un peu sanglant et beurk quand on le vide...
A 17 heures, on mouille comme prévu dans une baie … genre LasVegas, mais bon, on est assez loin de la plage, des jetskis, des boîtes de nuit et des feux d'artifice ! Ol nous cuisine les poissons, petite partie de palets, dégustation et dodo collectif jusqu'à minuit.
Ensuite jm fait partir les quarts : Mama-Agathe commencent, elles vont d'ailleurs tenir 5 heures sans s'en rendre compte, zigzagant entre les cargots, partageant des musiques sur le mp3, faisant des exercices d'équilibres sur le bateau … Flo et Ol enchaînent, puis jm et Lucie en dernier : jm avait besoin de la plus motivée pour monter le spi (et le gérer !) pour toute la fin de la route !
C'est donc sans encombre (à part 2 départs au lof qui ont un peu bousculé les dormeurs) qu'on arrive à 17 heures à Las Palmas … douches chaudes, rinçage et rangement des affaires… vérification des mails, allumage des téléphones portables... ça sent le retour à la civilisation...
En soirée, jm nous fait le coup du « bilan de stage », si si, il l'a fait !! (mais c'est plus détendu qu'en entraînement !) puis on s'organise une dernière partie de palets pour confirmer que je gagne toujours, oui oui avec ma chance !
Jeudi 17 juin à 8 heures, les valises attendent sur le ponton …
On les accompagne à l'arrêt de bus … ça y est, cette fois, c'est fini …
... gloups ...
11h30, ils doivent s'installer dans l'avion …
17h30, ils doivent retrouver leur petit camion à Bruxelles…
18h30, ils doivent retenir leur fou-rires en écoutant leur copain belge et en sirotant une bière ...
la journée s'écoule et on les imagine dans leurs déplacements …
Nous ?... heureusement contents de se retrouver nous deux, mais … y'a comme un vide … c'est sûr, le blues est là... on se traîne un peu, on n'a rien envie de faire : c'est comme après un bon film, on n'aime pas se mettre à lire, pour laisser son esprit re-visionner et savourer une deuxième fois les bons passages ; là aussi, on prend le temps de se remémorer les bons moments passés ensemble, avant de se lancer dans autre chose.
C'est qui, et pour quand, les stagiaires suivants ?
Programme de demain ?
Démontage complet du WC qui pue, charmant non ?