on est presque devenu des « canariens » :
on boit de la Dorada, on mange des papas avec du mojo rojo ou verde
on a goûté aux samas, bocinegros, viejas, pulpos, tabletas, petos
on sait que pour la météo, il faut toujours ajouter + 10 nds de vent sur les prévisions
je fais du pain au gofio de blé ou de maïs
j'ai un dossier d'au moins 100 photos des différents cactus ou crassoulas (enfin, trucs du genre, j'y connais rien, mais j'adore les formes, les couleurs et la « matière » de ces plantouzes)
on a mis au moins une fois un pied sur toutes les îles (parmi les 7 de l'archipel), sauf une (La Palma) mais c'est pour bientôt
on aura testé toutes les saisons
je parfume mes plats avec du thym ou de l'aneth ramassés lors d'une ballade sur Hierro
on collecte notre gros sel de mer dans les cuvettes de roche volcanique derrière le volcan jaune du mouillage de la Francesa
on sait où aller manger les meilleures glaces, la meilleure assiette de poissons à la plancha, les meilleurs tapas d'apéro
on déguste des figues de Barbarie cueillies en grimpant sur les murets des jardins
on sait que l'expression « puta madre », contrairement à ce que la traduction littérale laisserait entendre, est une exclamation de surprise positive genre « wahou, c'est chouette »
mais, des vraies relations avec des canariens, ce n'est pas facile …
problème de langue, bien sûr, même si on progresse
parce que ce sont des « îliens », disent certains …?
ou peut être aussi parce que ces îles sont le terrain de jeu privilégié des allemands qui viennent en masse pour les plages, les randos, le VTT, la voile, qu'ils restent toujours entre eux, et que le touriste, globalement, est un profiteur, source de revenus, bien sûr, mais c'est tout.
Et puis, et puis, peut être parce qu'on commençait à désespérer, peut être parce qu'on a dû stationner au port de Graciosa trois semaines en continu (problème de batteries), et surtout parce qu'on a rencontré Perra, un catalan-français qui vit sur son bateau, qui est là depuis plusieurs mois, et qui connait beaucoup de monde sur l'île, alors des portes se sont ouvertes et de vraies rencontres ont pu se créer avec Francesco, Suza, et Dani en particulier. Ils nous ont prêté des bouquins sur l'histoire de l'île, son peuple, sa faune, sa flore, ses poissons. Ils nous ont raconté la vie actuelle, les familles dominantes (mafia ?), les problèmes de consanguinité, l'explosion du tourisme et la situation précaire des pêcheurs face aux choix politiques de préservation de l'environnement. On a organisé des tournois de billard hollandais dans leur petit bar, ils nous ont prêté leur voiture, j'ai soigné Suza avec ma fiole d'eucalyptus, j'ai appris à Perra à faire son pain …
super !
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